Il y a quelque temps, mes amis et moi sommes allés faire une balade de par le monde. Il a d'abord fallu préparer les affaires et, dans ces cas-là, il faut prendre parti : voyager léger ou prendre tout le nécessaire. S’alléger ou s’alourdir, c'est un vrai dilemme mais il suffit d'un peu de rationalité et on conclut vite... Quand on oublie un papier, on peut se le faire envoyer et cela résout le problème. Une connexion à Internet suffit. Vive les apports du progrès ! Et pas besoin de remplir tout un chariot avant le départ : on n'est plus à l'ère de la charrette où s'empilaient les objets.
Nous sommes allés au pays des vaches sacrées et nous avons rencontré quelques Indiens qui ne pratiquaient pas l'hindouisme et qui avaient renoncé à tout traditionalisme. Ils parlaient un drôle de langage et chantaient des ballades en s’accompagnant d’un instrument qui résonnait. Ces artistes se sont succédé devant nous mais n’ont pas voulu prendre la pose pour une photo car nous devions susciter un certain embarras, d'après l'air qu'ils prenaient. Ils ont même fini par nous prendre à partie pour une question d'honneur. Nous avons alors filé sans laisser d’adresse, ce qui n'est pas très honorable voire impoli.
Le dernier jour, tout s’est précipité. Nous n'avons pas pu faire une pause quelque part, même pas une heure et demie ici ou une demi-heure là. Ce n’était pas le moment de chercher une aire d'autoroute sur le chemin de l’aéroport.
Quant au coût du voyage, il était raisonnable pour six mille six cents kilomètres de vol. Après avoir fait les comptes et réglé les sommes dues, votre conteur en conclut ceci : « Eh bien soit ! Il y a eu des problèmes mais, si mon chiffre d’affaires le permet, je repartirai quand même l’an prochain. »