Par C. R.
Publié le 20/08/2021
dernière modification le 19/01/2025
Victor Hugo
Victor Hugo a choisi de faire commencer la deuxième partie des Misérables* par un long récit de la Bataille de Waterloo, où Napoléon avait été vaincu par les Anglais le 18 juin 1815.
Les lecteurs qui attendent la suite des aventures de Jean Valjean et de Cosette pourraient être tentés de ne pas lire tous ces chapitres : c’est une assez longue parenthèse historique dans le roman, qui est lui-même très long ; mais ce serait dommage parce qu’en plus de proposer une mise en scène très parlante de ce moment historique, d’en faire revivre tous les personnages de façon saisissante comme au théâtre, Hugo profite de la situation romanesque pour écrire un récit de guerre vraiment magnifique, qui se réclame de la poésie tragique et surtout épique de l’antiquité. Il s’agit pour lui de montrer la lutte terrible de l’homme face à des puissances qui le dépassent.
L’écrivain qu’est Victor Hugo choisit en particulier de s’attarder sur un mot qui a été prononcé par le général Pierre Cambronne dans cette bataille : le mot merde crié aux Anglais qui lui demandaient de se rendre. Bien sûr, il pouvait être périlleux pour un écrivain de faire une faute de goût en plaçant un tel mot au milieu d’un récit de guerre de style élevé ; mais justement Hugo a décidé d’en faire un morceau de bravoure, dans tous les sens du terme. Il a décidé de déployer toute la puissance de son écriture pour faire de ce mot, je le cite, « le plus beau mot peut-être qu’un Français ait jamais dit ».
Vous allez voir – ou entendre – que les deux très courts chapitres consacrés au « dernier carré » des combattants napoléoniens puis à « Cambronne » lui-même constituent peut-être les plus belles pages écrites en français sur l’histoire, sur la force du langage et sur la résistance de certains individus face au destin, quoi qu’il arrive.
Écoutons le récit de la fin de la bataille de Waterloo, de cette terrible défaite napoléonienne, sous la plume impressionnante de Victor Hugo, puis ses commentaires encore plus impressionnants sur le mot de Cambronne.
Nous sommes donc dans le premier livre, intitulé « Waterloo », de la deuxième partie des Misérables. Je vais vous lire le chapitre 14, « Le dernier Carré », puis dans la foulée, le chapitre 15, « Cambronne », sans marquer de rupture entre ces deux chapitres qui sont écrits sur un même souffle.
Pour écouter cette présentation puis ma lecture des deux chapitres, vous pouvez vous rendre sur cette page YouTube.
Pour lire le texte à l'écran, voici les deux chapitres des Misérables :
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